Quand j’ai eu la première teckel poil dur standard de ce qui deviendra mon petit élevage, je ne comptais faire QUE des expositions de beauté. C’était sans compter sur la rencontre de Gérard Bernier puis d’Eric Bonturi. Très rapidement j’ai entrainé ma chienne en parc pour la menée à voix sur lièvres et, vu le plaisir qu’elle y prenait, je l’ai présentée d’abord en Sp/k puis en Sp.

Pour ma seconde chienne ce fut donc une évidence que de continuer sur cette voie. Elle montra rapidement des qualités pour le terrier artificiel, et bien que tremblante à l’idée qu’il leur arrive quoi que ce soit, je les ai présentées au BHFK.

Après l’arrêt de cette épreuve, j’ai cherché donc comment faire obtenir le TAN à mes chiennes. Les nouvelles conditions le permettant, il m’a bien fallut me rendre à l’évidence que le test S serait LA solution…. Enfin je le pensais jusqu’alors !

Si pour le BHFK je tremblais pour mes chiennes, le test S me faisait encore plus peur. Je ne suis pas chasseuse, mais organisatrice d’épreuve, je rencontre de nombreux chasseurs qui ne manquent pas de me raconter les péripéties de leurs chiens face aux bêtes noires. Je n’aime pas les sangliers…. A vrai dire cet animal ne m’inspire aucune confiance, et disons le clairement, il me fait peur.

C’est grâce à Eric Bonturi, qui m’a menée en parc et aidée pour les entrainements, que j’ai pu présenter 2 de mes chiens à cette épreuve. Ma chienne Oups y a montré de belles aptitudes et notre juge Nathalie Bonnet dira d’elle ce jour là : « c’est une chasseuse ! »… Ce fut peut être le 1er déclic vers la Stöber.

Je me fais toute une montagne de l’épreuve de Stöber mais en y réfléchissant, le chien doit « lancer » l’animal… donc en théorie pas de “contact” : cette idée me séduit !

Je décide donc de préparer l’épreuve. Munie de mon règlement, me voici face à mes interrogations : en ce qui concerne la quête l’esprit “chasseuse” de ma chienne devrait faire l’affaire… j’ai toujours un doute et je l’aurai jusqu’au jour de l’épreuve.

Je m’attèle donc au dressage :

  • Marche au pied… après moult allers-retours dans le jardin, cela commence à porter ses fruits, encore faut-il qu’aucune “bonne odeur” ne perturbe la demoiselle !
  • Garde du loden, avec absence… ça fonctionne, des jours oui, des jours non… pour simuler des coups de feu j’éclate des ballons de baudruche !
  • Sagesse à la battue… et bien comme dirait ma fille “on ira au talent” !

Très bien tout cela, mais est-ce que cela fonctionnera le jour de l’épreuve ?

Je décide donc d’aller voir comment une telle épreuve se déroule en pratique. Je demande à Brigitte Petit, déléguée de la région Poitou-Charente-Vendée, si je peux assister la ST qu’elle organise le 8 Mars. C’était sans compter sur Marie-Hélène Dejean et David Levazeux (De l’Écho de la Braconne) qui, l’apprenant, décrochèrent leur téléphone pour m’exhorter à m’inscrire. C’est vrai, on n’apprend jamais mieux qu’en faisant… mais je ne suis pas prête…. Il ne reste que 2 semaines !!!!

Et pourtant me voilà inscrite ! La pression monte, je m’oblige à entrainer plus, en vue de la date butoir. Plus oui, mais je fais bien attention de ne pas écœurer la chienne.

Tous ces entrainements m’ont beaucoup rapproché d’elle que je découvre sous un autre angle : calme, studieuse avec une énorme envie de faire et de travailler avec moi.

7 Mars, 600 km plus loin, sous la pluie… et après une nuit agitée. Rendez vous est donné à 8h à la maison forestière du Gros Fayant en forêt de Braconne. Le territoire est magnifique et change radicalement de mon sud, sec et caillouteux. Une belle journée se profile, le soleil est là, nos juges aussi : Serge Agogué, Nathalie Bonnet et Marie-Hélène Dejean.

Nous ne sommes que deux candidats… au tirage au sort je prends le numéro 1….

1ère enceinte : La chienne part quêter. OUF ! c’est déjà ça, une de mes interrogation vient de tomber ! elle se récrie, des petits bonhommes dansent dans ma tête ! Un chevreuil saute le chemin, puis 3 lièvres. L’enceinte est donc bien habitée, a chienne saute elle aussi le chemin.

Je vous passe les détails des parcelles suivantes inhabitées. Les chiens travaillent chacun leur tour. Quand c’est Nikita, Oups et moi attendons sagement. Une dernière enceinte pour Nikita de l’Echo de la Braconne, qui lancera un cerf ! Fin de la quête au bois, nous sommes tous les deux aptes pour continuer sur le dressage.

Marche au pied, ma bête noire ! Oups n’est pas très concentrée, moi non plus. Après quelques mètres d’hésitation et un recadrage par les juges, notre binôme se remet au travail. Ce n’est pas parfait mais nous avons l’aval pour passer à l’étape suivante : la garde du loden.

La dépose fonctionne, Oups ne bouge pas, je me cache. Elle ne bouge pas, .j’attends… pfff… ça parait une éternité ! 1er coup de feu, c’est fort. Rien à voir avec mon pet-de-ballon ! Les juges ne m’appellent pas, elle n’a pas dû bouger. Second coup de feu, toujours pas d’appel des juges : elle n’a donc pas bougé ! On m’intime l’ordre de revenir prendre ma chienne. J’arrive d’un pas sûr mais dans ma tête les petits bonhommes crient : « surtout ne bouge pas ! surtout ne bouge pas ! ». Elle ne bouge pas, je la rattache. Fin de cette partie. Oups et moi, on se fait la fête !

Il ne reste que la sagesse à la battue mais d’abord c’est à David et Nikita de passer. Pendant ce temps, on se relâche un peu. Ça se passe bien pour eux aussi, super !

Nous nous retrouvons donc en lisière de la forêt pour la toute dernière partie. Je poste Oups sur ma veste à mes pieds, avec son collier mais sans laisse, j’apprends alors que ça compte comme “en laisse” mais  j’ai entrainé comme ça, je ne change pas pour ne pas la perturber. Malgré le passage bruyant et trompettant de nos « rabatteurs », elle ne bouge pas.

Nous l’avons fait !!! Je n’en reviens pas…..

Bravo à David et Nikita de l’écho de la Braconne d’avoir également obtenu le sigle.

Merci à Marie Hélène et David de m’avoir poussé….à OSER…et comme l’a dit il n’y a pas longtemps Coralie Barte lors de sa SP/K…Merci de m’avoir fait réaliser le « YES WE CAN !! »

Contribution : Sophie Martella-Santi