Un chef-d’œuvre de polyvalence
Ce texte ne prétend pas présenter en détail l’histoire de l’évolution de cette race.
De la littérature allemande, très fournie, que faut-il retenir ou écarter ?
Que l’espèce de basset couché au pied de Thoutmès, pharaon ayant régné en Egypte de 1483 à 1450 avant notre ère, était un teckel ?… Des millénaires sont passés depuis…!
Les discussions et les polémiques sur ce point ne cesseront probablement jamais. Cependant, dès le Moyen Age, la littérature fait état de petits chiens, à courtes pattes. Ils sont également représentés par des tableaux, des sculptures sur bois ou dans des scènes de chasse sur tapisserie.
Bien que ces petits chiens ne ressemblent guère à nos teckels d’aujourd’hui, ils prouvent que les chiens à courtes pattes existent depuis fort longtemps et sont utilisés pour la chasse, particulièrement celle sous terre.
Ces chiens représentés avaient encore des morphologies et des couleurs bien différentes. Nous voyons des poils ras, des poils durs, des chiens avec des oreilles semi-tombantes, dressées ou le plus souvent tombantes. Parfois la queue est écourtée, mais le plus souvent elle est longue et portée très haute.
Au XVIe siècle, Jacques du Fouilloux consacre un chapitre de son œuvre “La Vénerie” à des chiens de travail utilisés pour la chasse au blaireau. Il en fait la description suivante :
« Chiens assez longs, relativement bas sur pattes, aux oreilles pendantes et à la queue portée haute et recourbée ».
En 1700, l’allemand Holberg décrit les ancêtres de nos TECKELS dans un chapitre intitulé “Les chiens de blaireau, de loutre et de castor”. Il précise notamment que diverses variétés sont utilisées pour chasser sous terre et que les Français les appellent “bassets” à cause de leurs pattes courtes et de leur corps allongé. Leurs couleurs sont très variées : Brun, gris, couleur loutre et même du noir.
Dans son livre “Le parfait chasseur allemand” de 1719, von Flemming donne déjà une excellente description des TECKELS poil ras très bien typés.
En 1746, Döbel, dans ses traités sur la chasse, évoque pour la première fois la possibilité de chasser également sur terre avec les chiens de blaireau (Dachsschliefer). Il précise textuellement en parlant de ces chiens : « Il en existe plusieurs variétés, personnellement je préfère celles de couleur noire, brune ou fauve qui ont les pattes avant un peu écartées et qui, surtout, ne sont pas trop grandes… Certaines personnes chassent également le lièvre et le renard sur terre et les utilisent comme des chiens courants ».
Enfin, Buffon mentionne en 1793 des chiens de blaireau à pattes torses et droites, de couleur noire, blanche ou tricolore. L’auteur les décrit comme des chiens très mordants qui arrivent à déloger le blaireau de son terrier.
Il ne fait aucun doute que tous ces chiens sont les ancêtres de nos TECKELS actuels, même si, très souvent, la ressemblance fait défaut.
Durant la deuxième moitié du XIXe siècle débute l’élevage dirigé et on assiste un peu partout à la création de clubs de race. Le teckel rencontra un grand succès notamment en Angleterre. Les premiers pedigrees établis dans les pays anglo-saxons sont des pièces maîtresses qui permettent, aujourd’hui encore, de diriger et de contrôler les élevages. C’est en 1881 que fut créé l’English Daschshound Club, suivi de la création du D.T.K. allemand (Deutscher Teckel Klub) au cours de l’année 1888. Chose curieuse, le Livre des Origines (das deutsche Hundestammbuch) a été ouvert dès l’année 1840 en Allemagne.
A cette époque, particulièrement en Europe Centrale, l’essor de la race teckel est tout à fait exceptionnel. Les premières grandes expositions furent organisées en 1891 à Berlin et à Amsterdam, avec plus de 300 teckels à Berlin. Ces expositions ont été associées à des épreuves sous terre. La première épreuve de travail sur terre pour teckel, une recherche au sang sur piste artificielle, a été instaurée à Mellen (Allemagne) en 1893.
A la fin du XIXe siècle, la popularité acquise par les teckels grâce à leur gentillesse, leur courage sous terre et leurs excellentes qualités sur terre, a gagné non seulement les pays occidentaux mais s’est également étendue ailleurs dans le monde. C’est à cette époque que les autres continents commencèrent à accueillir les premiers teckels. Là-bas aussi, ces importations ont souvent été suivies par la création de nombreux Clubs et Associations.
Quelle race de chien regroupe autant de variétés que le TECKEL ?
Aucune ne présente un tel éventail sous la même dénomination.
Le teckel est d’ailleurs le seul à occuper le 4ème Groupe de la nomenclature de la FCI.
Les teckels nains et les teckels kaninchen
Depuis le début du XIXe siècle, Les teckels nains et les teckels kaninchen sont sélectionnés en Europe centrale, particulièrement en Allemagne et en République Tchèque.
A l’origine, chez les teckels, cette “miniaturisation” n’était pas un phénomène de mode. Il est vrai que, depuis, de nombreuses autres races de chiens, telles que le Yorkshire, le Caniche et le Pinscher ont subi cette même mutation.
Ces petits gabarits sont devenus de parfaits chiens de compagnie pour les personnes souvent en déplacement ou qui ne disposent que d’un espace limité. Cependant, même de nos jours, les teckels nains et les teckels kaninchen sont utilisés par les chasseurs en France et ailleurs. Grâce à sa petite taille, le teckel nain est parfaitement adapté à la chasse sous terre.
Le teckel kaninchen (Kaninchen, mot allemand qui désigne le lapin) fut créé pour chasser et poursuivre ce rongeur dans les galeries de ses terriers. En effet, ce teckel est utilisé avec succès dans les chasses vives en lapins et peut remplacer avantageusement le furet. Un teckel kaninchen bien créancé chasse sur terre, fait sauter le lapin de son terrier et, le cas échéant, retire le lapin blessé du trou.
Extraits du livre “Les TECKELS” de Ernest LEY