SERGE AGOGUÉ NOUS ÉCLAIRE SUR LA SCHWHK

Serge AGOGUÉ rencontre sa première teckel standard à poil dur Tania de la Forêt de Troussière en 1982. Il passe ainsi sa 1ère épreuve de travail en 1983 (une Sp). Il prend ensuite un affixe : « du Gniagou » et agrandit la meute. Délégué du Club pour la Région Bourgogne de nombreuses années, Serge est aussi expert-confirmateur et juge d’utilisation depuis le début des années 2000.

Longtemps maître de l’équipage du Tesson Bourru (vènerie du renard, du blaireau et du ragondin), il chasse également en battue et est conducteur de chien de sang. Il partage aujourd’hui la vie de 2 standards à poil dur : Icare des Trolls de Nerthus son chien de recherche et Noona du Vallon de l’Ile Nancy dite Nouka, utilisée en chasse en battue…

Selon vous, quelles sont les qualités du teckel qui sont mises en évidence lors de l’épreuve SchwhK ?

La première chose qui me vient à l’esprit est la finesse de nez.

La seconde est l’aptitude à recevoir une éducation spécifique. Le teckel doit faire fit de toutes les bonnes odeurs qu’il croise (voies chaudes = passages récents d’animaux). Il doit se concentrer sur la voie froide de départ uniquement et ne pas en changer. Il doit être à l’écoute de son conducteur.

Que peuvent apporter, à votre avis, la préparation et la participation à cette épreuve dans la relation du teckel avec son conducteur ?

Le chien et le maître doivent être complices afin de réussir à travailler ensemble. Il doit y avoir une relation de confiance entre les deux. Même si le chien est conditionné pour faire la recherche, il a cependant besoin de son maître pour se sortir d’une impasse.

L’entrainement est nécessaire pour apprendre au chien à pister et au conducteur à lire son chien. Le conducteur doit faire confiance à son chien les yeux fermés. En l’absence d’indice visible, mieux vaut laisser le chien se tromper et revenir en arrière plutôt que le pousser à l’erreur.

Le chien et le maître doivent être complices afin de réussir à travailler ensemble.

Est-il possible de participer à cette épreuve si l’on n’est pas chasseur ? Est-ce réalisable ?

C’est toujours possible et d’autant plus facile si vous pouvez vous rapprocher d’une personne aguerrie : un conducteur du secteur, un juge, un adhérent du Club ayant l’habitude de passer cette épreuve… Un chien qui n’a jamais été mis à la chasse remontera assez facilement une piste tracée 20 heures à l’avance avec de l’entraînement. La difficulté reste la même pour tous, chasseur ou non : lire son chien et lui faire confiance. Votre coach sera très utile à ce moment-là car il est plus facile d’interpréter le comportement du chien quand on est un peu en retrait. Chaque futur concurrent doit lire le règlement, se le faire expliquer au besoin afin de bien le connaître. C’est indispensable !

La difficulté reste la même pour tous, chasseur ou non : lire son chien et lui faire confiance

Quel est le moment que vous préférez lorsque vous jugez cette épreuve ?

Il y en a deux. Le premier se situe au départ : c’est là où l’on constate que le conducteur connaît le règlement et que le chien est prêt à faire plaisir à son maître. Le chien empaume la voie (la piste) avec conviction: c’est un réel plaisir de voir cela.

Et puis, si tout s’est bien passé, le chien arrive au bout : il trouve la peau qui représente l’animal recherché. C’est le second moment que j’apprécie. On assiste alors à l’explosion de joie du conducteur, avec bien souvent des larmes dans les yeux. C’est un instant que je trouve très poignant. On voit bien souvent le conducteur et son chien jouant avec la peau, chacun tirant de son côté… Ce sont de beaux moments de complicité.

Je remercie sincèrement  Serge qui m’a accordé de son temps et s’est prêté à cet exercice avec bienveillance.

Propos recueillis par Stéphanie MELZER.